Le premier pas dans ce nouveau monde

Plusieurs semaines de navigation, des semaines passées en compagnie de mes hommes, de ces marins, de quelques colons, et de cet ignoble Provnetus. L'envoyé de l'illustre Empereur. Un homme dans la vingtaine, presque aussi vieux que lui, mais infiniment plus hautain et se croyant supérieur à tous car il devait les surveiller, afin que personne ne désobéisse aux directives impériales. Le voyage avec un tel individu avait profondément énervé Kal.
Kal qui d'ailleurs n'était plus le même. Il avait le choix de venir en tant que pionnier impérial, mais dans l'unique objectif d'abandonner la misère qui régnait dans l'Empire en Tamriel. C'est à contre cœur qu'il devait ainsi abandonner Aelius mais tant pis. Il avait lâché son armure impériale et sa tenue habituelle , désormais il portait une tenue anodine de marin, avec en plus des protections de cuir et un sabre. Une arme plus élégante qu'une épée longue traditionnelle. Ses hommes aussi avaient adopté des tenues plus légères, et ils avaient adopté des armes moins conventionnelles telles que des arbalètes. Ils avaient donc navigué pendant des dizaines de jour avec la flotte impériale, jusqu'à ce soir de tempête, lorsque la mer avait été retournée par des forces invisibles.
Un vent fort soufflait, et des vagues immenses faisait onduler le navire, en une heure seulement, les guetteurs avaient perdu les autres navires impériaux de vue. Le navire était désormais seul au milieu de l'océan, il avait continué à voguer vers le sud et finalement avait vu la terre au loin. Mais une nouvelle tempête le secoua. Cette fois ci le navire se perdit pas, mais les pertes furent nombreuses, tandis qu'il continuait à foncer vers la terre, poussait par le vent et les vagues, de nombreuses personnes passèrent par dessus bord.



C'est au petit matin que le navire n'échoua sur la côte. La secousse fut telle qu'un des mâts céda et la coque fut percée. Il ne pourrait pas être réutilisable avant un moment. Des barques furent mises à l'eau et un petit groupe parti sur la terre ferme pour voir l'endroit pourrait accueillir un camp.

Une fois la troupe, principalement des soldats de Kal, sur la plage, Proventus se détacha du groupe, allant se mettre sur un petit monticule de sable plus loin, il déballa ce qu'il avait pris soin d'emporter depuis Cyrodill. Un étendard arborant le dragon impérial, il le planta dans le sol. Kal vint vers lui pour observait le tissu flotter au vent.

" Au nom de l'Empereur, cette terre appartient désormais au glorieux Empire de Tamriel. Puissions nous y honorer la volonté de l'Empereur et vénérer les Divins, Moi, Proventus, je dis que ... "

Il ne put finir sa phrase, Kal dégaina son sabre et le décapita. Sa tête roula sur le sol, dans un silence absolu. Personne n'osait dire un mot et les soldats et marins se regardaient entre eux. Le nordique finit par jeter la bannière dans le sable.

" Vous tous, qui m'avez accompagné au cours de ce périlleux voyage, je dois vous dire une chose. Non, nous n'avons traversé la mer pour venir souiller cette terre inconnue et pleine d'espoir par la volonté d'un empereur corrompu et pour prêcher la parole d'un Empire miséreux. Non, nous sommes venu pour rebâtir quelque chose de nouveau, loin de Tamriel. Nous sommes venu ici pour tenter faire quelque chose de meilleur de nos vies, un endroit où nous seront libres, et non asservis par un gouvernement incapable, un endroit où nous seront égaux, sans supériorité d'une pseudo noblesse et des serfs surexploités. Ceux qui refusent de me suivre sont autorisé à prendre leur affaire et tenter leur chance ailleurs, les autres seront les bienvenus pour m'aider. "

Les gens murmurèrent, et après de rapides discussions, les marins et les soldats acceptèrent cette offre plus que providentielle. Alors ils obéirent ensemble aux instructions de Kal. Les soldats, anciens légionnaires, étaient tous des bâtisseurs, ensemble ils aménagèrent près d'un ruisseau, à deux pas de la côte, un campement afin d'accuellir les quelques colons et les blessés du naufrage. La navire fut partiellement démantelé, les voiles et les cordages étant utilisées pour monter des tentes. Au soir, un camp était monté, et Kal commença à penser au système qu'il faudrait mettre en place dès le lendemain pour mettre à exécution sa société idéale ...

La première nuit après cette événements fut des plus calmes. Tandis que les soldats surveillaient la palissade du camps, les autres, marins, civils, les nombreux blessés et les autres soldats étaient restés très calmes, ne sachant pas vraiment ce que Kal sous entendait par ce monde nouveau. Aussi chacun faisait il en sorte de bien s'installer.

Lorsque le soleil se leva enfin, le nordique sortit de sa tente, il n'avait presque pas dormi et avait pensé à pleins de choses et discuté avec ses hommes de confiance pendant longtemps. Ceux ci partirent en éclaireur pour observer la situation alentour, bien que déjà, tout le monde pouvait voir qu'ils avaient accosté à l'embouchure d'un fleuve moyen, entouré de plaines parcourue de ruisseau, propice à l'agriculture donc, et que des bosquets et des forêts étaient présents. Pas de souci pour s’approvisionner en bois donc. Restait à savoir s'il serait possible de trouver des carrières pour construire de solide édifice et si des filons de minerais étaient présent. En effet il fallait que la colonie pourvoit à tous ses besoins car aucun navire risquait de revenir pour les aider. En tout cas pas avant un moment. Une fois les éclaireurs partis, Kal rassembla toute la population : soldats, civils blessés, tous étaient venus et s'étaient rassemblés autour du nordique qui avait pris place sur plusieurs caisses pour être sûr d'être vu et entendu par tous.

" Nous sommes une soixantaine, parmi nous il y a des blessés, beaucoup de soldat et quelques civils. Ajoutons à cela les marins sans qui nous n'aurions pas pu venir ici. Voyez autour de vous la terre sur laquelle nous nous sommes installés. De l'eau potable, du bois, des terres cultivables, sans doute du gibier, des eaux poissonneuses et bientôt de la pierre. Que pouvions espérez de mieux ? "

Il marqua une pause, il aurait voulu dire qu'il n'y avait aucun peuple autochtone, mais c'était peut être faux aussi allait il taire ce détail.

" Je vous ai parlé d'un monde nouveau où nous allions vivre différemment. Laissez moi vous en expliquez les bases. Pour le moment, il n'y aura pas de roi, ou d'empereur. Afin d'assurer notre survie et notre protection, je commanderai un groupe d'anciens légionnaires. Nous veillerons à notre sécurité. Maintenant chaque classe sociale devrai choisir un représentant. Ces représentants se réunirons lors de conseils journaliers pour le moment afin de discuter de l'avancement des différentes tâches et de préparer les projets que nous désirons. Dans ces conseils, la parole de chaque homme sera égale. De plus, une fois par semaine chacun pourra prendre la parole pendant un certains laps de temps afin que justice soit faite. Cependant j'annonce dès à présent que c'est destiné à ce que chacun puisse se défendre s'il y a un problème de façon égale, il ne faudra pas en abuser. "

Il laissa le temps à tout le monde de digérer ceci à tout le groupe puis il continua.

" Nous construirons une cité libre, basée sur ces principes, nous créerons un système que nous étofferons au fur et à mesure. Bien que nous ne soyons plus officiellement des sujets de l'Empire, nous aiderons les humains s'il le faut. Nous ne sommes pas seuls apparemment sur cette île. Pour cette première réunion, je vous propose d'adopter deux choses : tout d'abord le nom de notre cité ainsi que les représentants de chaque classe. "

Il laissa les gens penser un peu.

" Le nom de notre cité pourrait être Eleftheria, il signifiera Liberté. Qu'en pensez vous ? "

L'assemblée fut unanime, ensuite un représentants fut choisi pour les marins, les soldats et les colons. Tandis que la foule se dispersait pour retourner à son travail, le Conseil fut réuni pour la première fois. Il n'y avait aucun bâtiment pour les accueillir et aujourd'hui il n'y avait pas de vent, aussi les tentes étaient elles trop chaudes. Les quatre hommes, Kal comprit, se réunirent sur une petite butte à coté du camps au bord du fleuve. Ils discutèrent pendant une bonne heure de ce qu'il fallait faire. Finalement de nombreux plans furent ébauchés.

La cité serait construite au bords du fleuve, afin de bénéficier de ses eaux nourricières et qu'un port soit construit. Il permettrait de fournir plus de nourriture en attendant que les champs soient rentables. Le premier bâtiment à être construit serait un temple afin de pouvoir honorer les Dieux, devant le temple se trouverait la Place où les assemblées auraient lieu afin que les Divins puissent assister au jugement. Elle servirait aussi pour le marché, en attendant que la ville s'étendent. A coté se trouverait la Curie où le conseil se tiendrait. C'est ensuite autour de tout cela que la ville serait construite. Pour le moment, ils délimitèrent une énorme zone vide, celle qui accueillerait les bâtiments précédemment cités, mais qui ne seraient construits que lorsque la population et les moyens seront suffisant. Les maisons seraient faites de pierre et de bois tiré des alentours. Pour le moment il fut décidé de commencer les premières habitations, de semer les premiers champs et de construire les premiers quais en bois pour la pêche. Kal de son coté, en tant que chef militaire se concentra sur la délimitation de la première ville, en effectuant le futur tracé des remparts, qui dès le lendemain seraient commencé.

Mais Kal avait aussi d'autres idées en tête, la flotte qui était partie de Cyrodiil était forte de plusieurs centaines d'hommes, réparties sur trois navires. Celui qu'il avait pris, le Défiant, avait perdu les deux autres pour finalement atterrir là où ils se trouvaient en ce moment même. A peine soixante âmes, c'est bien peu pour se défendre en cas d'attaque, car oui, Kal n'avait pas oublié son métier légionnaire. Par chance il y avait beaucoup de soldats avec lui, mais du coup peu de civils. Il fallait remédier à ça et se préparer. Dès le lendemain il organiserait des entraînements afin que chaque citoyen puisse être en mesure de prendre les armes pour se défendre, ou autre chose, réciproquement chaque soldat devait pouvoir aider autrement qu'en surveillant le mur donc ils iraient aider les constructeurs et les colons.

Une semaine plus tard

Le campement avait été monté, les légionnaires ayant mis leur talent pour la construction à contribution. Les fondations d'un premier mur d'enceinte en pierre avaient été posée, mais celui ci était encore loin d'être fini. Avant d'entamer le reste de sa construction, une haute palissade avait été montée, par dessus un terre plein solide et une fossé avait été creusé devant. La fortification protégeait un espace suffisant pour abriter la soixante de personnes composant la ville. Quelques bâtiments en pierre avaient vu leur fondation posée, mais pour le moment tout était fait de tente et de bois. Seul la future place se dégageait de l'enchevêtrement de toile et de poutre, c'est là que se réglaient les problèmes mineures de la cité en devenir, ainsi que les entraînements quotidiens des citoyens.
En effet, Kal avait insisté afin que chacun y passe à tour de rôle afin d'apprendre à manier l'arc, l'arbalète, l'épée et le bouclier. Le but était de mettre un maximum de chance de leur coté en cas d'attaque de sauvages, ou pire, des autres peuples. Des elfes devaient se trouver dans les parages, et quand à la délégation de l'Alliance, Kal savait pertinemment que cela risquait de mal tourner. Pour le moment, tout le monde vivait en sécurité dans le camps, sur un pieds d'égalité. Il y avait peu de problème mineur, mais chacun était traité au plus vite et le plus justement. En attendant donc que la vie se développe un peu plus, les éclaireurs avaient tôt fait de découvrir les terres autour de l'embouchure du fleuve, et désormais ils poussaient un peu plus loin, en quête de ressources et d'informations. A ce titre, ils avaient découvert que les forêts à proximité d'Eleftheria étaient constitué d'arbres gigantesques et robustes et qu'elles regorgeaient de petits gibiers. Ils avaient aussi croisé la route de quelques animaux nettement moins sympathiques, mais sans rencontrer de problèmes majeurs. La terre semblait fertile et le fleuve regorgeait de poisson. Ce qui préoccupait le plus le nordique était la mer.



Le temps était très changeant, parfois calme, parfois tourmenté. La mer quand à elle, pouvait être d'un calme olympien le matin, et démonté en fin d'après midi. L'embouchure du fleuve était protégée par un banc de sable sur lequel se trouvait la frégate mal en point empêchant le petit port en construction de subir les foudres marines. Car oui, les tempêtes violentes étaient régulières. Comment naviguer en toute sécurité dans de telles conditions ? Kal savait que la mer leur était indispensable, pour se nourrir, pour commercer plus tard ou plus urgemment pour retourner chercher des colons en Cyrodill. Ou ailleurs. Mais pour dompter cette mer en furie il faudrait que les marins partagent leur savoir, que la frégate soit réparée et que d'autres hommes apprennent à naviguer. Pour cela il faudrait des navires, aussi allez t'il falloir construire un modeste chantier naval pour commencer. Tant de travaux à organiser, tant de chose à faire ...