La connaissance d'un mentor [Rp Solo, Terminé]

Le Seigneur de la Damnation Messages : 438 Date d'inscription : 03/03/2014

La connaissance d'un mentor

Le soleil était à son zénith, fiché entre quelques lambeaux de nuage, réduisant les ombres à presque rien. L'astre, ne dispensant pourtant qu’une piètre chaleur, semblait écraser de tout son poids le cavalier recroquevillé sur sa monture qui faisait route au nord-est Le corps tassé sous une longue cape sombre, la capuche rabaissée lui tombant presque sur les yeux, le bandana protégeant son visage du sable, il vacillait à chaque pas de son cheval. On sentait qu’il épuisait ses dernières forces pour s’agripper à la selle et résister aux assauts du vent. Le vent du sud ! Perpétuel en ces terres, entêtant jusqu’à la folie… Il apportait avec lui des bourrasques de sables titanesques.

A perte de vue de tous côtés, ce n’était qu’une succession sans fin de collines arides et de vallées désertes. Mais plus Dalk progressait et plus les reliefs se faisaient torturés : des rochers déchiquetés…des crêtes aigues comme des lames ; hérissées ici et là un bosquet d’arbres malades aux troncs tourmentés par la sécheresse.

Dans le creux des vallées, sous des filets de brume, les ruisseaux chuintaient comme un homme malade Leur eau noire avait un goût acre qui embrasait la gorge de celui qui voulait s’y désaltérer.

Cependant, une ombre se rapprochait devant le Damné...son éclaireur et surtout son amante...Varlaën, elle lui annonça d'une voix fatiguée par le voyage:

-Il n'y a pas un chat, ni même un Khajiit, à l'horizon, tu es sûr que c'est par ici ?

-Certains...j'ai vécu un quart de ma vie dans ces régions...je les connais, comme un Ragnart pourrait connaître son repaire...

Varlaën se mit à rire doucement, la métaphore de comparaison entre Dalk et l'un de ses maudits rongeurs, était pour elle...pas l'une des meilleures...loin de là. Ils se re-concentrèrent sur le voyage, en repensant aussi à leurs nouveaux effectifs de la tribu de Ceyatatar, des natifs de la forêt en Val-Boisé ayant au final, rejoins la cause de la Trinité Daedrique. Tout comme Varlaën, une ancienne capitaine du Thalmor ayant été séduits par les charmes du Damné de l'Empereur.

Alors qu'il s'approchait d'une sorte de petite chaumière isolée en pleins milieu du désert. Dalk enleva sa capuche et son bandana, dévoilant son visage. Il mit pied à terre, la Bosmer qui l'accompagnait fit de même. Le Damné s'avança et frappa doucement à la porte. Après quelques minutes, un vieux Khajiit vint leur ouvrir. Il s'exclama d'une voix pleine de vie:

-Attrebus ! Par les Lunes, je ne m'attendais guère à te revoir un jour...lorsqu'il s'approcha, Dalk perçu une odeur de boisson fortement sucré et surtout alcoolisé dans l'haleine du félin, approches, approches !

Lorsqu'il vit Varlaën, le félin se crispa, les Khajiits et les Elfes des Bois ne s'entendaient guère, depuis la guerre qui avait confronté leur deux pays. Mais, il finit par lui imposer un baiser sur le bout des doigts, il fallait dire qu'après un passé fort peu recommandable, le Khajiit était autrefois un émissaire respecté dans tout Tamriel...mais ce temps avait été révolu suite à un revers dans sa vie, incroyable. Dalk se mit à parler:

-Ri'Azzad, mon vieil ami, cela fait des années et tu n'as pas changé ! Cependant, fais moi plaisir de ne plus m'appeler Attrebus mais...Dalk...je préfère...

Ri'Azzad intrigué, finit par accepté ajoutant:

-Bien, qui est donc cette mystérieuse Bosmer ?

-Varlaën, c'est ma...

-Fiancée ?

-Non, non...nous ne comptons pas nous marier...encore moins devant Mara...

Le félin se mit à rire:

-Toujours aussi "athée" ? Menfin c'est compréhensible...je présume qu'après tant d'années, tu n'es pas venu à moi uniquement pour écouter un vieil homme-chat parler dans le vide ? Que veux-tu ?

Dalk prit un air plus grave, Varlaën se colla contre lui comme pour le soutenir. Le Damné rétorqua d'une voix sans émotions:

-Je cherche un moyen de...me rapprocher de l'Empereur, tu connais bien le milieu, autant de la bourgeoisie que de la criminalité...as-tu une piste ? Je cherche à découvrir ses secrets, ses craintes et surtout ses faiblesses...

-Hmm, la bourgeoisie...cela fait des années que je ne communique plus avec ces gens-là...pour la criminalité par contre...mais j'ai mieux pour toi...une information assez importante que m'a rapporté mon vieil ami, Do'Simba...

Dalk se mit à rire:

-Je pensais qu'il était mort depuis les années ! Il était toujours à la tête du mouvement de libération d'Elsweyr ?

Ri'Azzad cligna des yeux doucement comme pour confirmer les paroles de Dalk, mais se maudit en lui même que son ancien apprentit révèle ainsi le secret de Do'Simba, surtout devant une Bosmer qui portait des signes d'appartenances aux Thalmors. Mais, il avait confiance en son disciple et ignora ce détail. Le Khajiit lui révéla donc une chose qui allait être d'une importance capitale pour le destin du Damné.

-L'Empereur Martin Tristevent...ton père, possède d'autres fils illégitimes, ce qui n'est pas étonnant, mais...il n'y en a qu'un seul qui est susceptible de t'aider. Januarius Tristevent...son propre successeur, ne possède pas la même mère que ses autres fils...tout comme toi. Là où est l'importance, est qu'il est le successeur...il est le premier, à ma connaissance bien-sûr. Januarius ne possède donc pas le tempérament de l'impératrice...c'est à dire, soumise à ton père. Il pourra peut être se révéler t'être utile.

Dalk se mit à sourire et rétorqua à son vieux maître:

-Vieux roublard...je savais que tu étais la bonne personne pour ce genre de renseignements...mais je dois te l'avouer, si je suis venu, c'est pour t'informer de quelque chose. Un terrible conflit approche et je voulais te prévenir que tu n'avais rien à craindre, c'est grâce à toi, si j'en suis là, tu m'as appris à me battre et à survivre en ce monde...je te dois beaucoup, voilà pourquoi je t'offre...une protection...un fléau se déchaînera sur Tamriel, sache que toi, tu n'auras rien à craindre.

Le Khajiit se crispa à nouveau, son pelage se dressa:

-Je ne comprend rien...de quel conflit parles-tu ? J'ai appris que le Thalmor, commandé par un certain Mankar, avait lancé les répressions face à notre révolution mais...

-Cela n'a rien à voir, tu le découvriras par toi même, je ne peux t'en dire plus...mais ne crains rien. Même au delà de la mort, ton âme restera sous ma protection, j'en fais le serment...

-Tu possèdes une mine bien sombre, mon enfant, qu'as-tu fais pendant toutes ces années ?

Dalk rétorqua d'un ton plus grave:

-J'ai fais ce que tu m'as toujours appris...j'ai survécu et je me suis adapté...tu m'avais appris que je ne devais pas compter sur les Divins pour m'apporter une vie meilleure et tu avais raison...je t'en remercie...

Ri'Azzad ne comprenait pas, mais assuma son manque de compréhension. Il était vieux et son pelage s'éclairait, ses sourcils lui arrivaient presque aux yeux et ses moustaches félines, autrefois parfaitement entretenue, étaient aujourd'hui, inégales et complètement laissées à l'abandon par le progressif manque d'intérrêts de Ri'Azzad à s'entretenir. Il était vieux et exilé de la société, seul dans ce désert vaste...il ne recevait que rarement de la visite et il savait qu'on le retrouverait un jour, mort...Mais, il avait eu une vie aux multiples visages. Passant à la noblesse, aux fastes des plus grandes richesses de Tamriel à l'illégalité, contraint à fuir les autorités (comme aujourd'hui enfaîte) et à aborder les navires arpentant les océans entourant Tamriel...il était donc par le passé, un pirate...aujourd'hui c'était plus une sorte de "vétéran de la vieille époque". Il avait passé la plupart de son temps en Bordeciel, qui était alors dominé par la Régence, une sorte d'union monarchique regroupant l'autorité du Haut-Roi et d'un individus portant le titre de Main du Roi. C'est à dire, Nelgar Sombrage et Edvard Stalion. Si seulement le Khajiit savait que l'assassin de celui-ci se trouvait en face de lui...

L'Elfe et l'Impérial s'installèrent sur un vieux siège poussièreux...se reposant un peu pour le chemin de "retour". La prochaine destination du Damné n'était nul autre que...la Cité Impériale...il avait une révélation à faire à son "demi-frère". Ce Januarius Tristevent...

Ri'Azzad, quelques années plus tôt.

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