"Vous êtes un homme sans honneur"

Villa colovienne de Januarius, comté d'Anvil.

Alors que les différentes autorités de la ville d'Anvil approchait lentement de la villa du Prince Januarius, situé à quelques kilomètres de la ville en elle même, le Tristevent observait depuis un large balcon de marbre blanc les nouveaux arrivants. Il les accueillit les bras ouverts, des valets vinrent à leurs rencontre afin de les aider à se décharger de leurs équipements.

Januarius était vêtu d'un tabar blanc lui arrivant jusqu'au genou, celui-ci était muni d'une large fente dévoilant un pantalon blanc par-dessous cette sorte de surcôt. On pouvait y voir un large col de couleur mauve et une ceinture beige. Il portait aussi une paire de bottes de la même couleur. Sa chevelure d'or resplendissait toujours aussi fort démontrant le puissant éclat de l'homme qui paraissait alors comme céleste et divin. Bien que ce n'en était pas le cas, bien-sûr.

Le Prince descendit du balcon, empruntant un escalier assez étroit, afin d'arriver dans la grande salle de la villa. L'endroit était décoré par de nombreuses trouvailles de pays étrangers, lors de la guerre, mais aussi de simple cadeaux offerts par les dirigeants de tout Tamriel...il fallait l'avouer, Januarius avait une certaine passion pour ces "trophées", qu'il considérait comme une véritable preuve de ses exploits...même si en réalité, sa véritable preuve n'était autre que son expérience aux arts de la guerre, il n'était pas l'un des meilleurs combattants de Tamriel pour rien après tout...

Lorsque les nouveaux responsables de la sécurité d'Anvil entrèrent dans l'endroit, ce ne fut pas sans étonnement, d'un côté la présence du prince transmettait une atmosphère de puissance mais de l'autre, tout ces objets, ces trésors étaient d'une rare beauté.

Un tapis rouge séparait l'entrée de la villa au Prince, et les officiers, ne se privèrent pas de l'emprunter sentant leur coeur gonflé par l'émotion. Les six hommes s'agenouillèrent devant Januarius et laissèrent leur souverain parler:

-Salutation, messires les capitaines d'Anvil, j'ai autrefois combattu pour préserver la ville du chaos...et aujourd'hui, voilà donc que celle-ci est à nouveau menacé par l'anarchie croissante...Flavius Quintus était certes un pitoyable sujet, hypocrite devant mon père, mais il fallait le reconnaître, il apportait une certaine autorité dans la ville...qui a connu des jours meilleurs...Bref, je vous invite à me suivre sur la terrasse, nous devons parler de l'avenir...et non pas traîner dans le passé...

Le nouveau capitaine de la garde se mit à parler, son grade était de plus étonnant de par le fait qu'il était le plus jeune des six hommes, néanmoins, c'était lui que Quintus avait choisis comme successeurs après sa mort.

-Mon prince, je suis d'accord sur certains point avec vous mais...n'oubliez pas qui à imposer à la caserne d'Anvil son dirigeant...

Januarius souria, même si son regard était plus menaçant qu'autre chose:

-Capitaine, mon père peut commettre des fautes en ce qui concerne la sécurité d'une ville, mais rassurez-vous, si vous êtes tous réunis ici, ce n'est pas pour rien...je compte faire changer les choses, avec ou sans l'accord de mon père. Bon cessons de débattre d'une manière aussi peu constructive et allons boire...

Une fois arriver à la terrasse, les officiers d'Anvil remarquèrent avec joie que le Prince avait organisé, en leur honneur, une véritable petite fête. Il y avait des musiciens, des danseuses et surtout des serviteurs qyu zigzaguaient entre eux leur proposant sur de grand plateaux d'argents des pains, des olives et autres gourmandises accompagnés de coupe de vin rouge.

Les danseuses étaient les seules femmes présentes. Ils en comptèrent six, sept peut être, qui tournoyaient lentement au rythme des violons et autres instruments à corde que les bardes faisaient chanter un peu plus loin. Des gardes prirent discrètement position devant la sortie, condamnant les hôtes à rester sur le balcon. Mais à cela, les officiers ne prirent pas attention trop absorbé par les délices que le prince avait concocté pour eux. Les danseuses, habillées de vêtements d'une finesse provocante, étaient entraînées par la musique à exécuter des mouvements toujours plus rapide et sensuels. Autour d'elles, les invités levaient les bras, jusqu'à ce que l'air tout entier semblât se mettre à vibrer avec eux.

Alors que les festivités battaient déjà leur plein, Januarius frappa dans ses mains. La musique s'arrêta et toutes les voix se turent. Les membres de la Légion Taurus (Les gardes privés de la famille Tristevent) observaient la scène d'un regard détaché, les bras croisés. Sur leur visage, on ne pouvait lire que la rigueur et la discipline sans la moindre forme de sympathie. Le Prince prit la parole:

-Mes amis, profitez donc de tout les plaisirs que je vous offre...

Julius prit la parole à nouveau, c'était le seul qui n'était pas encore touché par les effets du vin. Pourquoi ? Il n'en avait tout simplement pas bu...

-J'ai appris que le centurion Aelius Publius était entré dans la ville, serait-ce un manque de confiance envers la garde d'Anvil, seigneur ?

Januarius se redressa face à ces morts:

-Ce manque de confiance reste logique, lorsque l'on sait comment vous aviez protéger Flavius, honnêtement, vous étiez au moins une dizaine sur place et n'avez même pas eu le courage de retrouver son tueur...désormais c'est au tour de l'autorité impériale de faire régner la justice...

Le visage du jeune capitaine s'empourpra et il rétorqua avec toute l'insouciance de la jeunesse:

-Notre garde a valeureusement tenté de rattraper ce tueur, mais nous n'en pouvons rien si, votre père, n'accorde pas plus de fonds à ces troupes militaires...

-Ah...et justement, je compte y remédier, vous êtes bien naïf de me parler de la sorte...mais cela ne change rien...dans tout les cas, vous mourrez...

-QUOI ?!

Non loin, l'un des officiers commença à crachoter et à tousser, provoquant les rires enivrés de ses compagnons. Mais, il toussait toujours, plié en deux, le visage écarlate. Les autres s'inquiétèrent et se mirent à tousser également. Petit à petit, les cinqs officiers ayant bu du vin se mirent à crachoter. Se tenant l'estomac, certains étaient tombés à genoux. La bouche de ceux-ci se mirent à écumer une mousse blanchâtre. Julius se mit à paniquer observant un à un ses hommes avant de comprendre, que le vin était empoisonné...Les yeux des défunts gardes se révulsèrent et ils agonisèrent lentement...

-Vous voyez...mon père s'est trompé en plaçant des hommes comme toi à la tête d'une cité...je n'ai pas d'autres choix que de vous écartez de l'échiquier de l'Empire...

-Alors, je préfère mourir l'arme à la main...en garde prince ! votre bras est peut être invaincu mais certainement pas invincible...

Januarius se mit à rire, provoquant davantage son adversaire. Les deux Impériaux dégainèrent leurs épées, prêts à en découdre. Le Prince avait aiguisé récemment Kroniid, son épée constituer à partir d'un acier fondu dans des flammes de Dragons, dont la traduction du mot signifie dans la langue de ceux-ci: "Conquérant". Une épée ancienne mais remodeler à l'image de son porteur.

Le jeune Julius se précipita vers Januarius en fendant l'air de sa lame, qui fut ensuite bloqué par celle du Prince, ainsi la danse des lames commença.
Les deux duellistes s'échangèrent coups et parades sur la terrasse de la villa et le grincement des lame était l'un des rare bruit que l'on pouvait à cette heure ci.
Bien que Januarius dominait Julius au duel, de part son expérience, le capitaine ne s'en laissait pas pour autant décourager et ses coups étaient rapides et puissants, il était facile de deviner que ce jeune homme avait appris l'art de manier l'épée et qu'il avait bien retenu l'enseignement de son mentor (qui ne devait être que ce défunt Flavius Quintus) .
Januarius était un bretteur, il aimait les duels et prenait celui là à cœur tout comme les autres, même si il s'amusait bien à narguer son ennemi en parant les coups plutôt qu'à tenter de contre-attaquer, son petit sourire agaçant à chaque parade était bien entendu dans l'unique but de provoquer de plus en plus l'adversaire.
Alors qu'il vit Julius tenter une attaquer à la verticale, Januarius se mit rapidement sur le côté gauche de Julius et se recula ensuite, son épée parallèle au sol et la pointe de la lame pointait le nouveau capitaine de la garde.

-Je reconnais là le style de Flavius, je suis bien curieux de connaître le sentiment du peuple sur le fait qu'il a crever comme un vulgaire chien...

-Le peuple admirait le capitaine Quintus, il apportait l'ordre et la stabilité dans la ville d'Anvil...

-Ce n'est pas ce que j'ai entendu à la cours, il paraît que ce "capitaine", si l'on peut appeler ce genre de personnes des officiers, se prétendait "Gouverneur d'Anvil"...j'ai combattu à ses côtés pendant la guerre...savez-vous qu'il n'a même pas participer à la contre-attaque, il n'a fait que commander une dizaine d'hommes afin de fortifier les murailles de la ville pendant que mes combattants chargeaient le Thalmor et sauvaient la ville...oh oui, il est bien beau cet homme inspirant l'admiration, un pleutre et un lâche restant en arrière garde pendant qu'il préparait son petit coup d'état...l'Empereur a bien mal choisis ses "alliés", ce genre de personnes auraient dû être bannie de la ville, ils ne valent guère mieux que ces maudits usurpateurs de Motierre...

-Prince Januarius, vous osez comparer l'ancien vassal de votre père à un meurtrier ! Votre père ne règne t'il pas de la même manière ?

-Effectivement, mon père a commit deux grosses erreurs...la première c'est d'avoir mit un pleutre à la tête d'Anvil, et la seconde est le fait de t' avoir nommé successeur...mais rassures-toi, je vais corriger ces erreurs en te pénétrant avec mon épée, si profondément que j'empalerais tes organes au bout de ma lame...

-Pfffff, je vais vous envoyez en Oblivion afin de purger votre arrogance en cette terre...

-Vas-y, surprends-moi mon garçon...

Julius s'élança vers le prince, arme à la main, mais après une rapide réception du coup, Januarius sortit furtivement un poignard qu'il enfonça profondément dans l'oeil de son adversaire. Le Prince, après quelques secondes ressentit un liquide chaud s'écouler le long de son bras, teintant de rouge son gant en cuir marron...


Januarius posa un bref regard sur ses gardes leur demandant de "nettoyer" l'endroit...ce qui voulait donc dire, se débarrasser des corps...néanmoins, l'un des gardes de la légion Taurus, annonça d'une voix pleine d'étonnement que l'un des empoisonnés respirait encore. Januarius s'approcha alors de l'individu à terre...son souffle était coupé par des salves de sang qu'il essayait de repousser en vain...il réussit néanmoins à articuler:

-C'était un coup déloyal, vous êtes un homme sans-honneur...

-Crois-tu, que de gros porcs comme toi paraissent plus honnorables ? Tu t'es laissé tenté par les faiblesses de l'humanité et tu vas finir par en crever dans la solitude, tes frères d'armes sont tous dans l'au-delà, mais toi, tu t'accroches encore...Tu as vécu dans cette tentation toute ta vie en te croyant malin, mais tu n'es rien...tu ne sais pas ce qu'est le véritable pouvoir...tu as martyrisé la population d'Anvil avec tes camarades et aujourd'hui vous en payez le prix fort...en tuant six hommes, j'ai réussi à en sauver plus d'une centaine...Anvil ne devra désormais plus subir l'ignorance de ses capitaines corrompus...J'imagine déjà vos proches vous crachez dessus et festoyez à l'arrivée de vos remplaçants qui eux sauront se comporter tels des Tristevent...Eux ont combattu pendant la guerre, ils ont pour certains perdu tout ce qu'ils avaient, vous, vous étiez à l'abri derrière les murailles lorsque nous étions en train de nous sacrifier pour l'Empire...Vous avez goûté à la dernière boisson de votre vie...Préparez-vous à subir le courroux de mes ancêtres pour votre comportement indigne d'un fils de l'Empire...

L'officier périt à ses mots, ne sachant pas quoi rétorquer, il avait décidé de ne plus lutter face à la mort...

Januarius annonça à ses serviteurs sur ce beau duel:

-Préparez mon armure, je m'en vais vers le nord...j'ai des affaires importantes à faire. Vous enverrez une garnison de gardes complémentaires et des officiers à Anvil. Brûlez les cadavres, avant, prenez leur or et leurs possessions et offrez-les au peuple d'Anvil, je pense qu'il s'en réjouira...il suffit de donner des os aux chiens pour qu'ils se taisent...Bon, laissez-moi préparer mon voyage désormais...

Les gardes et autres serviteurs s'exécutèrent tandis que le Prince s'équipa de son armure et rassembla ses affaires afin de quitter la villa.