Le Premier Frère

Le Soleil se levait sur le comté de Cheydinhal lorsque une cinquantaine de guerriers hirsutes et couverts de sang sortirent des tréfonds de l'Arène de l'Est. Le sang dégoulinant de leurs armes vint abreuver la terre qu'ils foulaient. Ils regardèrent le Soleil se lever en Hommes libres depuis une éternité, depuis plus de deux siècles pour Andariel.

Ils cheminèrent une ou deux lieues durant avant de tomber sur une vaste clairière où ils se réunirent pour se reposer, et récupérer de la journée écoulée. Tous dormirent, et festoyèrent, profitant des provisions qu'ils avaient pris à leurs gardiens. Puis le troisième jour, alors que celles-ci menaçaient de s'épuiser, ils se réunirent pour décider de ce qu'ils allaient faire.
La plus grande part d'entre eux décidèrent de s'en retourner chez eux. Des nordiques, des khajiits, des orsimers, des argoniens en quantité, ainsi que des cyrodiiliens et des brétons, même quelques altmers. D'autre, qui avaient tout perdu et ne désiraient plus rien, décidèrent qu'ils allaient rester. Ces hommes d'honneur étaient rares, il n'y en avait en tout que vingt-cinq, sur la centaine de gladiateurs qui avaient réchappés des combats. Ceux-ci jurèrent de tenir l'Arène et d'y assassiner tous les esclavagistes et bandits qui viendraient pour y asservir de nouveau des gladiateurs.
Pour célébrer la fin des combats, et leur libération, Andariel réclama le silence.

- Mes frères et mes soeurs, hier vous étiez des esclaves, condamnés à vous entre déchirer dans l'arène pour réjouir des nobles corrompus, des bandits sans fois ni loi, et toute la racaille de cette terre.'' des cris d'approbations haineux se firent entendre dans la clairère '' Mais aujourd'hui, vous vous êtes libérés et êtes libres de parcourir le monde à votre guise, alors que sera demain ? Demain vous serez les maîtres du monde mes frères !'' cette fois ci ce ne furent pas quelques cris éparsent qui lui répondirent, mais bien des hurlements de rage et de joie féroce.
Une fois que le silence fut retombé, le grand semi elfe reprit la parole.

- Je vous avait promis cette liberté, et vous l'avez eu, vous avez brisés vos chaines et les en avez étouffés ceux qui se prétendaient vos maîtres. Je vous avais également promis de boire jusque à la lie, le fruit de notre vengeance, c'est pourquoi'' dit il en brandissant une grande coupe de verre elfique finement ouvragé qu'il avait récupéré lors du pillage et s'approcha du cerf abattu qu'ils avaient prévus de sécher et de manger avant de s'en aller. '' Ils nous ont asservis dans le sang, nous ont fait vivre dans le sang, et nous nous en sommes affranchis dans le sang...''

Il abattit son épée sur le cou du cerf qu'il décapita d'un seul coup et receuillit dans sa coupe le sang de l'animal et la brandit au-dessus de lui.

- Et c'est dans le sang que nous célèbrerons notre victoire !'' hurla-t-il à l'assemblé en folie qui se tenait à ses pieds.
Il y but une goulée de sang frais, et la fit passer de mains en mains. Dès qu'elle se vidait, c'est de leur sang même que les possesseurs la remplissait, tant et si bien qu'une fois retournée dans les mains d'Andariel, la quasi totalité de l'assemblé y avait versé son sang, un sang qu'il but à son tour.

Cet acte célébrait leur unité dans l'adversité, et les liens indestructibles qui lient des frères d'armes.
Mais ce ne fut pas Andariel qui reprit la parole ensuite, ce fut l'un de ses lieutenants, Agandaur, qui fit sa déclaration.

- Et nous partageons maitenant le même sang. Mes frères, le semi elfe que vous voyez là nous a délivré, il est le seul à avoir eu l'audace de briser ses chaines, et a eu la bonté de briser les notres. Pour cela, nous avons envers lui une dette éternelle, aujourd'hui, moi Agandaur d'Elsweyr, je jure allégeance à Andariel Cörvynn pour ce jour et tous les jours à venir.'' dit il en s'agenouillant devant lui.

Un autre s'agenouilla, et en un rien de temps, tous avaient prêtés allégeance à Andariel. Le jour suivant, ils s'en allèrent retrouver les demeures qu'ils avaient perdus, et l'arène qu'ils venaient de quitter, mais en Hommes et Mer libres cette fois.

Andariel lui aussi prit le chemin de sa maison, afin de récupérer ses terres et son titres pour les restituer à son frère.

...............................................................................

Près de la ville éponyme, il vit une femme qui s'en allait sur le chemin. Fort de son ascendance dunmer, Andariel reconnut immédiatement une adepte daedra, et bien plus que cela encore au vu de la force de sa corruption.

Il avait décidé de l'ignorer lorsqu'elle s'arrêta devant lui et le renifla une seconde en l'examinant avec circonspection. Sans qu'Andariel puisse comprendre pourquoi, mais certainement en raison de sa sombre allégeance, elle brandit ses lames pour le tuer. Il leva son épée et para ses coups les uns après les autres, puis alors qu'il bloquait un coup, il sortit l'une de ses dagues et la planta dans le ventre de la femme, puis remonta et la sortit avant de lâcher son épée et de planter sa dague des deux mains dans le coeur de l'inconnue. Celle-ci hoqueta une perle de sang, le regardant d'yeux emplis d'incompréhension. Puis il la repoussa sur le bas côté sans plus s'en occuper, sans prendre garde à la patrouille derrière lui.

Il avait chevauché durant plusieurs jours depuis la Cité Impériale, en direction de Cheydinhal, et maintenant il arrivait à destination. Les remparts de la ville se dressait juste devant lui et le donjon du château du comte dominait tout le reste, seul le clocher de la cathédrale des Divins pouvait rivaliser avec. Kal et ses hommes arrivaient devant la porte en bois, encore ouverte à cette heure de la journée, les gardes n'approchaient même pas. La vision de leur tenues devait suffire à légitimer leur passage. En effet, il était accompagné d'une quinzaine de légionnaires parfaitement équipés. La plupart d'entre eux portaient de lourdes armures de cavaliers, un grand bouclier et de longues lances tandis que certains n'étaient habillés que de tenues impériales de cuir, et étaient armés d'arc. Juste derrière Kal chevauchait le porte bannière de leur petite troupe, il tenait fermement sa lance, sur laquelle avait été ajouté un dragon, symbole de l'empire, et une large bannière arborant le Corbeau noir, symbole des troupes d'élites de la cité impériale. Ces troupes que commandait Aelius étaient légèrement différentes de celles que l'on trouvait dans les autres villes. Elles étaient constamment soumise à de rudes épreuves afin de vérifier leurs robustesses et leur ténacité. Malheureusement, elles étaient trop jeunes, et n'avaient, pour le moment, que le titre d'élite, elles n'avaient pas pu s'illustrer au cours de rudes combats. Cependant Kal savait que cela ne saurait trop tarder.

Ils se dirigèrent droit vers la demeure du comte, il avait été chargé d'une mission assez précise, bien qu'assez plate en terme d'intensité : venir fournir de l'aide dans la traque de dangereux évadés. Le comte ayant lui même rédigé une missive, ensuite envoyé à la Cité Impériale, puis transmise à la Prison Impériale afin que des hommes soient envoyés. C'était une façon de voir si les troupes d'Aelius étaient aussi efficaces qu'il semblait le dire dans un contexte particulier. Car même si personne ne s'attendait à de grands combats, les évadés étaient des gladiateurs, des combattants émérites. La décision de n'envoyer que seize hommes était controversée, car les rumeur, assez vagues, parlaient de plus d'une cinquantaine de gladiateurs. C'est pour cela que Kal allait réclamer du comte la réquisition d'une partie des soldats présents en ville, c'est à dire une trentaine, afin de pouvoir mener à bien sa traque. Il n'aimait pas trop les rendez vous officiels, aussi fit il en sorte que cette demande prenne le moins de temps possible, puis il quitta le château pour rejoindre ces hommes dehors. Ils attendraient quelques heures que leurs effectifs soient au complet puis ils commenceraient leurs recherches.

Il aura fallut deux heures pour organiser les équipes de recherches, puis commencer la séparation et la recherche aux alentours de la ville. Chaque équipe avait une zone précise à ratisser, ils leur fallait déterminer dans quel coin de la région les évadés s'étaient regroupés. C'est ainsi que pour le reste de la journée, les légionnaires et les soldats ratissèrent la forêts et les plaines de la région de Cheydinhal, mais sans succès. Car au coucher du soleil, toutes les équipes rentrèrent bredouille, ils devaient avoir trouvé une cachette beaucoup plus loin. Peut être s'étaient ils même dispersés. Tandis que la nuit tombait, Kal était toujours dehors, se dirigeant tranquillement vers la cité. C'est alors que plus loin sur la route devant lui il aperçut un événement assez peu commun. Un homme venait de poignarder une autre personne. Sans réfléchir, Kal éperonna sa monture pour rejoindre le lieu du crime. Sans doute l'assassin allait il l'entendre arriver, mais il fallait faire vite et tenter de secourir la malheureuse victime. Il se tenait désormais à dix mètres de l'assassin, qui apparemment ne l'avait pas entendu arrivait, sans doute trop occupé ou trop sourd. Les légionnaires et Kal mirent pieds à terre, les archers bandant leurs arcs depuis le sommet de leurs montures. Kal dégaina son glaive et s'adressa au meurtrier :

" Halte là. Vous venez de commettre de crime sur un territoire impérial. Veuillez nous remettre vos armes et nous suivre ou nous serons obliger de vous exécutez ici mêm. "

" Halte là. Vous venez de commettre de crime sur un territoire impérial. Veuillez nous remettre vos armes et nous suivre ou nous serons obliger de vous exécuter ici même. "

Le bréton à la peau d'ébène se retourna et se dressa de toute sa taille pour toiser son l'humain qui lui faisait face.
Il le regarda un court instant avant de se pencher sur le corps sans vie de la femme et d'en retirer le poignard qui y était planté, ainsi que son épée qui gisait au côté de sa victime.
Puis il s'approcha du capitaine et les jeta à ses pieds d'un air méprisant avant de daigner lui parler.

- Alors maintenant ceux qui défendent leur vie sont condamnés à être tuer pour cela ? Pff, misérables impériaux. J'accepte de me rendre, je me suis échappé de geoles bien pires que les votres, petit homme. Mais tentez seulement de me passer des chaines, et vous ne serez pas trop de dix pour m'arrêter.'' dit-il tout en profitant de ses talents innés pour la magie d'illusion afin d'accroître un bref instant sa taille aux yeux du légionnaire, ainsi que pour jeter autour d'eux un voile de ténèbre durant ce laps de temps.

Puis l'ombre passa et il recouvra sa taille normal avant de leur remettre ses autres armes, sa deuxième épée et ses quelques poignards, ainsi qu'une hache de lancé.

Bien que Kal était du genre grand, celui qui lui faisait face le paraissait encore plus. Il ne semblait pas désireux d'engager un combat, cependant, par réflexe, il restait prêt à attaquer ou parer un coup surprise. Mais l'individu jeta ses armes sans même tenter de le tuer.

" Alors maintenant ceux qui défendent leur vie sont condamnés à être tuer pour cela ? Pff, misérables impériaux. J'accepte de me rendre, je me suis échappé de geoles bien pires que les vôtres, petit homme. Mais tentez seulement de me passer des chaines, et vous ne serez pas trop de dix pour m'arrêter. "


Autour d'eux, un voile noir sembla les englober, tandis que certains de ses hommes commençaient à avoir peur, lui resta impassible. Combattre la peur avait fait parti de son entraînement, et ce depuis longtemps. Mais bientôt, la magie s'estompa, la noirceur du voile laissa place au crépuscule et Kal s'approcha se l'homme.

" Peut être vous défendiez vous, ou peut être pas. Mais vous allez devoir nous suivre tout de même. Je pense que le comte de Cheydinhal se fera un plaisir de traiter avec vous. Quand à ces liens vous allez les devoir les mettre. Peut être êtes vous innocent mais je m'en contrefiche pour le moment. Faîtes ce que je vous dis. "

Il remit son arme au fourreau, ses hommes amenant des liens afin de bloquer les mains du prisonniers. D'autres maintenaient leurs flèches dans sa direction.

" Coopérez et vous vous en sortirez honorablement. Maintenant avancez, et avant d'arriver à la cité, je vous que vous m'expliquiez ce que vous foutiez ici. "

Il remit son arme au fourreau, ses hommes amenant des liens afin de bloquer les mains du prisonniers. D'autres maintenaient leurs flèches dans sa direction.

" Coopérez et vous vous en sortirez honorablement. Maintenant avancez, et avant d'arriver à la cité, je vous que vous m'expliquiez ce que vous foutiez ici. "

- Je coopérerais autant que vous voulez, impérial, mais que la moindre corde soit passé autour de mes mains et je tuerais l'impudent qui aura osé faire cela, je n'ai pas briser mes chaines pour m'en voir apposer de nouvelles.'' dit-il sur un ton menaçant, révulsé à la simple idée de devoir à nouveau supporter quelque entrave.

Des hommes s'approchaient du semi Elfe pour lui passer des liens, apparemment inconscient du danger qui les guettaient s'ils daignaient poser la moindre corde sur lui, il les toisa du regard, les prévenants tacitements de ce qui allait leur arriver s'ils menaient à terme leur dessein.
Le premier allait lui lier les mains lorsqu'il se vit arracher le lien avant de sentir sa traché exploser sous le coup que venait de lui infliger Andariel. Le second, trop estomaqué pour réagir, ne put l'empêcher d'enrouler la corde autour de son cou.

- Je vous avais prévenu, maintenant escorter moi en prison si vous le voulez, mais sans liens, où cet homme mourra avant que vos flèches ne m'aient abattus.'' les menaça-t-il d'une voix quelque peu éraillée par des heures de combats, mais remplis de hargne et d'une haine sauvage et débridée, bien loin de celle qu'il avait des siècles auparavant, lorsqu'il siégeait aux côtés de son frère et de son père.

" Je coopérerais autant que vous voulez, impérial, mais que la moindre corde soit passé autour de mes mains et je tuerais l'impudent qui aura osé faire cela, je n'ai pas briser mes chaines pour m'en voir apposer de nouvelles. "

Deux soldats du comté s'avancèrent vers lui avec les liens et commencèrent à lui lier les mains. Mais ils ne purent pas aller plus loin, l'un d'entre eux eu la gorge détruite d'un simple coup. Il tomba à genou, tentant de respirer. Mais il était trop tard, le second fut pris en otage.

" Je vous avais prévenu, maintenant escorter moi en prison si vous le voulez, mais sans liens, où cet homme mourra avant que vos flèches ne m'aient abattus. "

Kal l'observa, il voulait coopérer mais refusez de se faire lier les mains. Sans doute en avait il horreur, qui sait ? Mais le préfet se contrefichait des envies de cet énergumène. Il allait le ramener dans la ville et il n'allait pas négocier sur les conditions de traitement qu'il devait subir. Il leva son poing droit, sans dire un mot, les archers comprirent. Ils tirèrent leurs flèches, quatre en tout, vers leur cible. La première passa à coté de l'individu et de son otage, tandis que les secondes se plantèrent dans le corps du soldat comtale, une dans le torse et l'autre en pleine tête. Dommage se dit Kal, mais la quatrième se planta dans la cuisse de la cible. Elle ne risquait pas le tuer, ni même l'immobiliser, mais elle le ralentirait fortement.

" Très bien maintenant que ça c'est fait, tu vas nous suivre jusqu'à la ville, je veux bien passer l'éponge sur les liens, t'en auras pas besoin. Mais t'as intérêt d'avancer, et de pas essayer de t'enfuir. Allez bouge ton cul maintenant. "

Deux des légionnaires récupérèrent les cadavres des soldats du comte et les mirent sur leurs montures. C'était les seuls soldats qu'il avait pris dans son groupe, et ils étaient mort, tant pis. Il savait que ses légionnaires ne diraient rien.

Le centurion impériale observa Andariel quelques instants avant de faire signe à ses arches qui décochèrent une salve de flèches meurtrières qui abattirent son ôtage, mais qui ne firent que transpercer la jambre de leur véritable cible.
Ce dernier sentit la pointe de douleur écarlate irradier depuis sa cuisse sans y prêter la moindre attention, oblitérant totalement la sensation de douleur qui émanait de sa blessure pour ne pas donner cette satisfaction à ce nouvel adversaire. Malgré le fait qu'il soit allé jusqu'à tuer un soldat pour qu'Andariel n'échappe pas à ses liens, il décida finalement de ne pas les lui apposer, et de le laisser aller librement vers la prison de Cheydinhal, avant de faire signe à ses hommes de récupérer les cadavres des soldats qui avaient tentés de lui lier les mains. Andariel lui fit signe de sa reconnaissance et cassa la pointe de bois qui saillait de sa cuisse avant de retirer la flèche et de stopper sommairement l'hémorragie avec ses rudimentaires connaissances en magie de guérison.

Ils cheminèrent quelques heures durant vers la cité avant que les légionnaires ne le conduisent à la prison. Après avoir ouvert la porte d'une cellule, un des hommes voulut le contraindre à y entrer. Avant qu'il n'ait terminé son geste, Andariel le regarda et émit un grogenement menaçant. Aussitôt, le soldat retira sa main vivement, comme s'il se la fut bruler dans un brasier.

Une fois à l'intérieur, Andariel se retourna et interpella l'homme qui l'avait arrêté.

- Alors, cyrodiiliens, on a des questions à poser à ce qu'il paraît. Faites vite, je ne supportes pas les indécis.''

Après cet épisode malheureux pour les soldats comtaux, le prisonnier accepta sans rechigner d'aller jusqu'à la ville, et il fut conduit en prison. Kal fit en sorte que les cadavres reçoivent les derniers sacrements et qu'ils soient enterrés dans le cimetière de la cité. Une fois chose faite, il sut qu'il allait avoir des explications à fournir au comte au sujet de la mort de ses deux hommes. Il était le seul à avoir enregistré des pertes, mais aussi le seul à avoir capturer qui que se soit. Mais il irait discuter avec le reste de ses légionnaires plus tard, en attendant il s'assura que le prisonnier soit bien conduit dans sa geôle, sans incidents. Une fois la grille de la cellule fermée, celui ci adressa la parole.

" Alors, cyrodiilien, on a des questions à poser à ce qu'il paraît. Faites vite, je ne supportes pas les indécis. "

Kal le regarda en souriant, décidément c'était un déterminé celui là. Cependant il avait des choses plus importantes à faire.

" Désolé mon vieux, je t'ai proposé de discuter tout à l'heure, mais t'as préféré tuer un garde du comte. Donc tu devras attendre un peu avant qu'on puisse parler, je vais devoir aller présenter des explications au vieux dans son château. "

Il s'en alla et pris la direction de la salle comtale, bien qu'il soit assez tard, il espérait que le comte ne soit pas déjà parti, sinon il ne pourrait pas lui expliquer ce qu'il s'était passé avant le lendemain. Malheureusement pour lui, ses peurs étaient fondées, il n'y avait personne sur le trône de la grand'salle. Seulement le chambellan, encore occupé à traiter des affaires mineures. Mais Kal ne voulait pas perdre son temps, en deux minutes, il expliqua au chambellan ce qu'il s'était passé puis il fit immédiatement demi tour. Il avait un prisonnier à interroger.

Tout était calme dans la prison, les légionnaires surveillant le prisonnier à la place des gardes habituels que Kal soupçonnait d'être trop laxiste. Il se dirigea vers la cellule après avoir pris à boire et à manger. Il s'assit en face de la grille, sur un tabouret et commença à manger son pain, il en jeta un morceau dans la cellule.

" Bon alors garçon, premièrement je suis pas cyrodillien, je suis de Bordeciel, retiens le à l'avenir. Et je réitère ma proposition que je t'avais faite tout à l'heure : raconte moi ce que tu foutais sur une route de campagne à te " défendre " contre une femme, qui plus est armée à ce que j'ai vu. "

" Bon alors garçon, premièrement je suis pas cyrodillien, je suis de Bordeciel, retiens le à l'avenir. Et je réitère ma proposition que je t'avais faite tout à l'heure : raconte moi ce que tu foutais sur une route de campagne à te " défendre " contre une femme, qui plus est armée à ce que j'ai vu. "

Andariel s'amusa de l'insolence du jeune humain, le semi elfe n'avait pas croisé beaucoup de caustiques ces derniers temps, et tandis qu'il revenait à la civilisation, ces anciennes habitudes refaisaient timidement surface, bien que les manières de fauve acquises dans l'arènes soient prêtes à se révéler de nouveau.
Il s'approcha des barreaux et releva sur un ton amusé :

- Garçon ? C'est amusant de la part d'un homme qui n'a pas dut passer plus de quarantes hiver, et probablement moins d'ailleurs. D'ailleurs que vous soyez cyrodiiliens ou non m'importe peu, ''retenez le à l'avenir'' '' le singea-t-il '' Quant à ce que je faisais sur la route, n'a-t-on pas le droit d'aller et venir à notre convenance et d'avoir de quoi se défendre ? Je ne suis nullement citoyen impériale, ni même humain à part entière, mais j'en ais le droit il me semble ?'' s'amusa-t-il. Puis il s'avança près des barreaux, et ses yeux rougeoyants et sa peau d'ébène se révélèrent à la lumière des torches '' À la vérité, je ne vois pas pourquoi je devrais vous le cacher. J'étais sur cette route par ce que je voulais me rendre dans une ville afin de rallier ma patrie, Hauteroche, et de retrouver mon frère, ou à défaut reprendre son trône, et que je ne savais pas où j'étais, deux siècles à voyager la tête couverte et à combattre sous la terre vous font généralement perdre le sens de l'orientation. Et vous impériale, que faisiez vous sur cette route ? Vous cherchiez quelqu'un ? ''

" Garçon ? C'est amusant de la part d'un homme qui n'a pas dut passer plus de quarantes hiver, et probablement moins d'ailleurs. D'ailleurs que vous soyez cyrodiiliens ou non m'importe peu, ''retenez le à l'avenir''. Quant à ce que je faisais sur la route, n'a-t-on pas le droit d'aller et venir à notre convenance et d'avoir de quoi se défendre ? Je ne suis nullement citoyen impériale, ni même humain à part entière, mais j'en ais le droit il me semble ? "

" Que tu sois citoyen impérial ou pas je m'en fous. Tu as tuer une personne sur le territoire impérial, et bien que tu dises que se soit pour te défendre je veux savoir pourquoi vous êtes vous battu. "

" À la vérité, je ne vois pas pourquoi je devrais vous le cacher. J'étais sur cette route par ce que je voulais me rendre dans une ville afin de rallier ma patrie, Hauteroche, et de retrouver mon frère, ou à défaut reprendre son trône, et que je ne savais pas où j'étais, deux siècles à voyager la tête couverte et à combattre sous la terre vous font généralement perdre le sens de l'orientation. "

" Tu es donc bien un gladiateur. Intéressant, je comprends donc mieux ta haine envers toute forme de soumission. "

" Et vous impérial, que faisiez vous sur cette route ? Vous cherchiez quelqu'un ? ''

Il le regarda en souriant, c'est vrai que parlez avec un tel individu changeait des discussions entres légionnaires ou de celles que l'on pouvait avoir avec les habitants de cette ville.

" Bah à vrai dire, je pense que tu t'en ai douté en nous voyant arriver, je cherchai des champignons avec mes hommes. Mais malheureusement on savait pas trop où chercher du coup on s'est intéressé à toi. D'ailleurs je me demande, où sont tous camarades ? Enfin ceux que tu as laissé pour aller reconquérir ton trône en Hauteroche quoi. "

- Bah à vrai dire, je pense que tu t'en ai douté en nous voyant arriver, je cherchai des champignons avec mes hommes. Mais malheureusement on savait pas trop où chercher du coup on s'est intéressé à toi. D'ailleurs je me demande, où sont tous camarades ? Enfin ceux que tu as laissé pour aller reconquérir ton trône en Hauteroche quoi.''

N'eusse été la nature impassible et sombre d'Andariel, il eut éclaté de rire suite à cette déclaration. Il était raffraichissant même pour lui de croiser un homme à la langue si aiguisé et si prompte au jeu de l'esprit. Mais cet homme commençant tout de même à l'énerver, quoiqu'il n'en laissa rien transparaître, du fait de son attitude puéril et méprisante, il serait peut-être bon de lui montrer qu'il était fort, probablement plus que lui. En attendant :

- Très drole bout d'homme, et as tu fais une bonne collecte, pour ma part je n'en ai pas beaucoup vu dans cette forêt. Et pour quelle raison cherchez vous mes frères de bataille ? Cela ne fait pas suffisamment longtemps qu'ils m'ont quittés pour avoir commis quelque crime que ce soit. Je sais que nous étions esclaves, alors pourquoi votre chef chercherait ils des esclaves illégaux qui se seraient échappés ? Et vous n'êtes pas du genre à servir quelqu'un manquant d'honneur, un sombre traître, un meurtrier esclavagiste ? N'est-ce pas ?'' lui demanda Andariel sur un ton de provocation '' Moi au moins, impérial, je savais où étais mes chaines, et j'ai su m'en libérer.''

Il se demanda néanmoins comment avaient-ils pu savoir si vite que l'arène avait été prise d'assaut, probablement lors de premiers temps de l'insurrection. Il s'était pourtant assuré que les seuls issues soient gardés pour empêcher ce genre de chose. Mais la question la plus troublante n'était pas celle-ci, il s'agissait plutôt de savoir si le comte était bel et bien impliqué dans cette sombre affaire. Andariel se demanda un bref instant comment réagirait le comte, une épée sous la gorge.

" Très drôle bout d'homme, et as tu fais une bonne collecte, pour ma part je n'en ai pas beaucoup vu dans cette forêt. Et pour quelle raison cherchez vous mes frères de bataille ? Cela ne fait pas suffisamment longtemps qu'ils m'ont quittés pour avoir commis quelque crime que ce soit. Je sais que nous étions esclaves, alors pourquoi votre chef chercherait ils des esclaves illégaux qui se seraient échappés ? "

" Pour te dire, il semblerait que le comte vous considère comme des esclaves, qu'il faille à tout prix arrêter, ou tuer. Mais vu que ce n'est pas un homme très capable, il doit demander de l'aide. "

Kal regarda autour de lui, s'assurant qu'il n'y avait que lui et le prisonnier.

" Et vous n'êtes pas du genre à servir quelqu'un manquant d'honneur, un sombre traître, un meurtrier esclavagiste ? N'est-ce pas ? Moi au moins, impérial, je savais où étais mes chaines, et j'ai su m'en libérer.''

" Je n'obéis pas aux ordres du comte figures toi. M'enfin il n'est pas reconnu au grand jour comme esclavagiste aussi je suppose que tu parles de lui. Non, je suis sous les ordres de Publius Aelius. Il n'est ni esclavagiste ni meurtrier, mais un vrai homme de l'Empire. C'est lui que je sers, et je le ferai jusqu'à ma mort. "

Il marqua une pause et observa son interlocuteur, désormais il n'était plus enclin à la plaisanterie.

" Je me doute bien qu'être gladiateur n'est pas une occupation facile, au cours des années que tu as passé en tant que tel, tu as développés un lien envers les hommes qui ont combattus et sont morts à tes cotés très fort. Ce lien a été forgé dans le sang. "

Une nouvelle pause, cette fois plus longue.

" C'est pour cela que je sais pertinemment que tu ne m'aideras pas à trouver tes camarades. Et je ne t'en blâmes pas, je ne suis pas venu pour perdre mon temps à gambader dans les forêts pour trouver des esclaves en fuite et cela, juste pour aider les desseins d'un nobliaux. "

Il but une gorgée de vin, traînant dans un broc à proximité, puis le tendit au prisonnier.

" Franchement, on se demande comment l'Empire peux encore fonctionner avec de pareils sangsues tentant de le vider de toute sa force ... "

- Franchement, on se demande comment l'Empire peux encore fonctionner avec de pareils sangsues tentant de le vider de toute sa force ... '' dit le soldat d'un ton morne.

Andariel eut un bref éclair de ce qui eut put ressembler à de la compassion, de la pitié à l'égard d'un frère guerrier qui, tout comme lui, avait combattu pour un idéal mais qui contrairement à lui le voyait désormais saccagé.

- Vous avez raison, petit homme, je ne vous aiderais pas à trouver mes camarades, car nous n'avons commis aucun crime si ce n'est reprendre ce que l'on nous avait volé. Et vous, pensez vous un jour reprendre ce que l'on vous a pris ?'' le questionna-t-il ''Lorsque j'ai été capturé pour combattre, l'Empire que je connaissais n'était déjà que les cendres de sa gloire passé, mais il était encore fort et honorable, respecté par tous les Hommes, et même par les mers. Mon père m'a raconté les histoires de sa jeunesses, les prouesses du Dovahkiin, mais pas uniquement. Il m'a beaucoup parlé des histoires qu'il entendait durant ses leçons et lorsque son père trouvait le temps de s'occuper de lui. Il m'a parlé de la crise d'Oblivion et m'a décrit un empire glorieux et puissant, dirigeant tout Tamriel et suffisamment puissant pour franchir l'océan pandomaïque et aller s'attaquer aux mystérieux habitants d'Akavir. Et qu'en reste-t-il maintenant, petit homme ? Pourquoi ne faites vous rien, vous autres les nordiques et les soldats ? Après tout cet empire était celui de votre roi, Talos, conquis par les armes et les Dieux, et protégé par cela. Cet Empire est le votre, à vous la Légion et à vous les Nordiques, et pourtant vous laissez de vulgaires hommes du centre souiller ses idéaux ? Pour un peux je me demanderais qui est le plus coupable des deux, petit homme. Maintenant partez, je suis fatigué de parler et j'aimerais me reposer. Pensez tout de même à ce que je vous ais dit, petit homme.'' lâcha-t-il de sa voix rauque et abîmée.

" Et vous, pensez vous un jour reprendre ce que l'on vous a pris ? "

Alors, le prisonnier commença à raconter son histoire. La plupart de ce qu'il disait paraissait vrai, mais il y avait tout de même des choses sur lesquelles il ne partageait pas le même point de vue. Ce qu'il lui disait ne lui plaisait pas. Mais il le laissa parler jusqu'à la fin.

" Ce que tu comprends pas vieille carne, c'est que L'empire n'existe qu'en tant qu'union des peuples, humains tout d'abord, mais aussi un peu des autres. Tant qu'il y en aura, Brétons, Impériaux, Nordiques ou Rougegardes, l'Empire pourra espérer tenir. Malheureusement pour lui, tous se sont détournés de lui, préférant leur propre gouvernement. Je n'ai aucun respect pour les Sombrages dirigeant Bordeciel, ni pour les autres rois ou reines. Quand à la légion, elle défendra l'idéal qu'elle incarne : l'Empire. Bientôt une guerre d'accession commencera et alors, la Légion défendra l'homme qui sera le plus légitime à prétendre diriger l'Empire.  "

Ce prisonnier lui tapait finalement sur les nerfs. Il était vraiment trop arrogant, presque autant q'un elfe. Aussi Kal s'en alla t'il sans broncher lorsque celui ci osa lui dire de partir. Un boulet en moins dans mon environnement se dit il. De toute façon, il pourrait parler autant qu'il voulait, son exécution était déjà programmée au lendemain à midi, en pleine place publique. Quel spectacle cela allait il être !

-Ce que tu comprends pas vieille carne, c'est que Bordeciel n'est plus l'Empire. C'est en effet là qu'il est né, unissant alors les Nordiques de l'époque. Mais désormais, l'Empire est aux hommes. Tant qu'il y en aura, Brétons, Impériaux, Nordiques ou Rougegardes, l'Empire pourra espérer tenir. Malheureusement pour lui, tous se sont détournés de lui, préférant leur propre gouvernement. Je n'ai aucun respect pour les Sombrages dirigeant Bordeciel, ni pour les autres rois ou reines. Quand à la légion, elle défendra l'idéal qu'elle incarne : l'Empire. Bientôt une guerre d'accession commencera et alors, la Légion défendra l'homme qui sera le plus légitime à prétendre diriger l'Empire.''

Andariel le vit se diriger vers la sortie d'un pas furieux.

- Jeune idiot, penser que je ne suis pas humain, tss.''

Andariel s'endormit paisiblement dans sa cellule et dormit de tout son soul, échappant avec délice aux idées idiotes du jeune chiot qui lui avait adressé la parole. Quel nordique sain d'esprit pourrait croire que l'Empire n'appartenait pas légitiment aux nordiques, quel impériale ayant un tant soit peu d'éducation pourrait ne pas savoir que l'Empire créé par Tiber Septim n'était pas le premier. Non vraiment il préférait de loin s'en aller retrouver ses rêves, eux au moins lui apportaient un peu de réconfort.
Andariel se réveilla alors que les premiers rayons du soleil pénétraient dans sa cellule par les lucarnes scellées de barreaux qui perçaient le mur des cellules. Alors qu'il se mit dans la position du guerrier que lui avait appris le maître d'armes de son père il y a fort longtemps, il commença à méditer profondément, à concentrer ses pensées vers le seul et unique objectif qui occupait désormais son esprit : s'échapper.
Passer à travers le mur requerrait une trop grande maîtrise de la magie d'altération pour lui, la seule option était donc la porte. Sa cellule était constituée de trois murs de pierres, et d'une grille de fer forgée.
La serrure avait probablement été enchantée afin de résister aux sorts, mais les mages oubliaient souvent de traiter les barreaux un sort d'altération relativement complexe nommé Fantôme de Grën, qu'on l'exécutait sur soi ou sur les barreaux. Mais cela était relativement dangereux de le faire sur soi, et le pratiquer sur trois barreaux le viderait probablement d'une bonne part de son énergie.
Une option plus simple et moins coûteuse en énergie serait de concentrer des flammes au bout de ses doigts et de faire fondre suffisamment des barreaux pour qu'il puisse les arracher et partir. Mais cette option, en plus d'être bruyante et longue à défaut d'être fastidieuse, était souvent prévue par les mages impériaux, tout du moins il y a trois cents ans.
La dernière option était de passer par le gardien, le manipuler à l'aide de l'illusion, en lui faisant croire qu'il n'était plus là, ou alors en l'empoisonnant, un simple sort de somnolence et d'oubli suffirait, puis ensuite il n'aurait qu'à prendre son armure et à utiliser un sort d'illusion pour qu'ils ne le voient que peu, ou qu'ils le confondent avec le garde qu'il aurait assommé.

Andariel resta un long moment dans sa position jusqu'à tomber dans un état de transe où aucun minuscule détail ne lui échappait, c'est ainsi que les véritables guerriers appréhendaient le monde, les plus grands d'entre eux étaient perpétuellement dans cet état de stase éveillée où le monde entier s'offrait à leur vision et leur révélait tout ce qu'il y avait à savoir. Ceux qui avaient réussis à maîtriser parfaitement cette technique étaient rare, mais ils avaient tous réussis à graver leurs noms dans l'histoire en lettre de feu, Tiber Septim, Ysgramor, Reman Cyrodiil et tant d'autres. Andariel était loin d'être aussi expert dans cette forme de méditation guerrière, au stade de sa maîtrise, il ne pouvait qu'en retirer une puissance d'observation et de réflexion temporairement décuplés. L'astre solaire avait accompli une révolution presque complète et le crépuscule dardait ses rouges rayons lorsque le nordique vint à nouveau le voir.

Andariel jeta le sort d'ombre armure dans lequel il était devenu expert. Aussitôt, toutes les ténèbres de sa cellule s'amassèrent autour de lui, comme un manteau de noirceur qui le dissimulait aux yeux de tous. Ainsi d'ombres vêtu, il semblait être un spectre tout droit sortit des légendes de la première Ère, un aspect renforcé par le rougeoiement de ses yeux qu'il laissait seuls transparaître en dehors de la pénombre.

- Alors, Nordique, pourquoi venez vous troubler mon repos ?'' lui demanda-t-il de sa voix rauque.

Après avoir enfin quitté ce prisonnier, Kal s'était de suite dirigé vers la château du comte. Les hommes qui ne surveillaient pas les geôles s'étant vu offrir une salle pour s'y reposer. Les cuisines du château leur avait offert de quoi se restaurer, et ils avaient des lits. Un vrai confort somme toute, aussi la plupart d'entre eux se permettaient ils une pause après une rude journée de traque forestière. Mais tous ne pouvaient pas se laisse aller, Kal, avant même de manger, s'était mis à rédiger une lettre, succincte et pas forcément très soignée, afin de détailler les événements de la journée. Une fois chose faite, il envoya un messager la porter à la prison impériale, directement à Aelius. Dès lors, il put se relâcher, manger et boire un coup avant de se coucher.

Sa nuit fut calme, il put se reposer tranquillement, ses hommes et lui même se réveillèrent juste au moment où les premiers rayons de soleil illuminaient les pointes montagneuses à l'est. Tous furent prêt en peu de temps, les équipes de recherches se dispersèrent dans la ville, puis dans la nature, elles ne reviendraient pas avant la fin d'après midi. Kal quand à lui resta sur place, il attendait la réponse de son supérieur. Après avoir brièvement manger, il s'assura qu'aucun prisonnier ne s'était évadé, puis s'en alla dans la cour du château faire quelque passes d'armes, en attendant le messager. C'est au bout d'une heure qu'un noble sortit de la bâtisse pour se diriger vers lui, il était bien habillé, des vêtements de velours bleu et blanc, paré de quelques bijoux, et était accompagné d'un garde du corps.

" Bonjour légionnaire ! Belle journée qui s'annonce n'est ce pas ? "

Kal le regarda rapidement dans les yeux, sans répondre, et continua ce qu'il avait à faire, décidément se dit il, ces nobliaux ont le chic pour me faire chier dès le matin. Alors qu'il s'apprêtait à lui répondre après un blanc d'une dizaine de seconde, un cavalier apparut, un légionnaire, il vint directement vers Kal pour lui tendre une lettre. Il reconnut de suite le corbeau noir. Sans aucun doute, les ordres d'Aelius.

" Oui c'est cela monseigneur, je vous prie de m'excuser mais j'ai des ordres à prendre. "

" J'ai appris que certains des soldats des équipes de recherches étaient mort, mais aucun légionnaire parmi eux. C'est bizarre vous ne trouvez pas ? "

" Très bizarre oui, sur ce bonne journée. "

Sans même daigner lui adresser un regard, il quitta la cour, lisant le message. Aelius aussi lui répondait de façon courte, mais précise. Lorsqu'il lut ses ordres, il ne perdit pas de temps et partit vers les geôles. Là il vit son prisonnier, calme, dans sa cellule. Avant même qu'il ne lui parle, celui ci lui adressa la parole avec dureté.

" Alors, Nordique, pourquoi venez vous troubler mon repos ? "

" Bon mon vieux, il parait que t'es condamné à mort. Je vais pas y aller par quatre chemin. Que penses tu de rejoindre la Légion à la place ? "

- Bon mon vieux, il parait que t'es condamné à mort. Je vais pas y aller par quatre chemins. Que penses-tu de rejoindre la Légion à la place ?''


Andariel s'enfonça plus encore dans les ombres et fit mine de réfléchir. Il savait très bien que sa situation
précédente n'était pas illégale, qu'il avait parfaitement le droit de faire ce qu'il avait fait. De plus, si Hauteroche apprenait ce que l'Empire avait fait, la situation diplomatique serait tendue, l'Empire pouvait bien tuer des brétons qui commettraient des crimes même s'ils n'étaient pas citoyens, mais certainement pas des nobles brétons. D'un autre côté, s'il entré dans la Légion il pourrait comprendre pourquoi exactement le comte voulait le faire assassiner, et il serait bien plus facile de s'échapper une fois à plusieurs lieux de là que dans la prison même.
Et la Légion, à défaut de lui rendre ses armes, lui en donnerait au moins de nouvelles. À tout prendre, mieux valait qu'il accepte l'offre du nordique. Mais cela signifiait plier le genoux, et cela était inacceptable. 
Ce n'est que temporaire, je n'ai pas brisé mes chaines pour m'en faire poser de nouvelles.


- Dites-moi Nordique, le comte vous a-t-il dit cette fois pourquoi il voulait me faire assassiner ? L'Empire dont vous êtes soit disant le symbole tolère-t-il les assassins ? Voila qui m'échappe. Où est votre honneur, nordique, si vous vous faites l'esclave de vos illusions et que vous les laissez vous entraîner dans l'abîme ? Dites moi, comment comptez-vous obliger un bréton qui a prêté allégeance au roi de Hauteroche, qui plus est un noble, à renoncer à son serment ? Le prêteriez vous ? Avant d'accepter, je veux voir le comte. J'en ai le droit et vous n'avez pas le choix, c'est le privilège de tous les prisonniers, surtout les étrangers. En fait vous n'avez même pas le droit de m'enfermer ici, alors ce n'est pas bien cher payé. Vous me convierez devant le comte, et après seulement je répondrais à votre offre.'' dit-il d'un ton sans appel.

Tandis que le prisonnier prenait son temps pour formuler sa réponse à sa question des plus directes, Kal réfléchit à sa situation. Il était censé être un combattant, le commandant d'assaut des troupes du Corbeau. Et qu'est ce qu'il foutait de ses journées ? Chercher des évadés dans la nature. Ses ordres émanaient peut être d'Aelius en personne, il commençait vraiment à en avoir marre. Et voilà que maintenant, il lui demandait de recruter une des plus fortes têtes qu'il ait jamais eu à rencontrer en prison.

" Dites-moi Nordique, le comte vous a-t-il dit cette fois pourquoi il voulait me faire assassiner ? L'Empire dont vous êtes soit disant le symbole tolère-t-il les assassins ? "

Le prisonnier dégageait encore cette aura sombre afin de l'effrayer, mais malheureusement pour lui, Kal savait surpasser la peur lorsqu'elle était aussi mineure. Encore une fois il changeait de sujet, il ne répondait pas directement à la question.

" Voila qui m'échappe. Où est votre honneur, nordique, si vous vous faites l'esclave de vos illusions et que vous les laissez vous entraîner dans l'abîme ? Dites moi, comment comptez-vous obliger un bréton qui a prêté allégeance au roi de Hauteroche, qui plus est un noble, à renoncer à son serment ? "


Il le laissa finir, il voulait voir le comte, c'était son droit. Il ne voulait pas répondre à la question avant de l'avoir vu. Cette fois ci était la parole arrogante de trop. Aelius en serait peut être déçu, mais il s'en contrefichait, il ne pouvait continuer.

" En fait je commence vraiment à croire que tu n'as rien compris à ta situation. Ici tu n'es pas en Hauteroche, et tu es en prison. Personne n'en a rien à faire que tu sois là. Surtout pas le comte, c'est lui qui m'a lancé à ta recherche je te rappelle. Donc tes droits tu peux te les mettre où je pense. "

Il marqua une petite pause, cherchant quelque peu ses mots. Lorsqu'il les eut trouvé, il continua son petit discours.

" Ton serment envers ton roi t'honores, mais il t'empêches donc de nous rejoindre. Qui voudrait se battre aux cotés d'un homme servant un autre dirigeant celui que l'on sers. Du coup tu peux oublier mon offre, elle ne te concerne pas. Ainsi ta demande pour voir le comte ne peut aboutir et je me contrefous de ta réponse. Tu sais quoi, je vais quand même te donner une chance. "

Sur ce il commença à s'en aller, faisant signe à ses hommes de le suivre. Ils allaient repartir à la cité impériale et iraient servir là où ils seraient plus utile qu'ici. Parler à une tête de mule emmerdait Kal, et ses hommes en avaient marre de vadrouiller dans la bois.

" Je te laisse aux bon soins des hommes du comte. Je t'ai donné une chance de nous rejoindre et de quitter ce lieu et tu as craché dessus. Alors reste ici ! "