15 Tirdas Hautzénith 5E 508 Daguefilante En ce quinze Hautzénith, le port de Daguefilante resplendissait sous le soleil d'été comme un joyau dans un écrin de saphir. De puissants vaisseaux de guerre croisaient aux côtés de navires de commerces ventrues et de petits bateaux de pécheurs, et un incessant ballets les faisaient entrer et sortir du port, accompagné, lorsqu'ils étaient amarrés, d'une myriade de gens qui se pressaient pour charger et décharger toute sorte d'objets et de marchandises. Aux milieux de ces embarcations, cinq d'entre elles détonaient.
En effet, les mois précédents, la société Impériale de Géographie avait fait l'annonce d'une grande découvert au Sud de Cyrodiil, une grande île encore inexplorée.
Bien entendu, tous les royaumes n'avaient pas manqués de dépêcher des expéditions pour découvrir l'île et Hauteroche n'avait pas fait exception, et ces nefs avaient spécialement étaient dessinés pour cette occasion.
Néanmoins, Gaëlyr avait obtenue que l'île soit tout d'abord un protectorat du Phénix avant que Alaric ne prenne le risque d'envoyer des colons et des troupes vers ces terres inconnues. Ainsi, elles battaient pavillons phénicien, en plus d'arborer le Lion de Hauteroche.
Sur les quais, des ouvriers chargeaient les étranges navires de toute sortes de paquets : des provisions, des ballots de tissus, des armes et des armures, et même quelques bêtes de traits sur l'un d'eux, ainsi que des destriers sur un autre.
Le jour d'après, lorsque le soleil fut haut dans le ciel, une foule immense se pressa autour des embarcations. Alors que les Gardes montaient, accompagnés de quelques administrateurs du Haut-Roi, les serfs de l'ordre faisaient leurs adieux aux familles qu'ils laissaient à terre.
Lorsque tous furent à bord des vaisseaux, ils levèrent l'ancre et firent pleine voile vers l'ouest avant de bifurquer vers le sud pour disparaître à l'horizon.
Du balcon de ses appartements, Gaëlyr regardaient son fidèle lieutenant s'en aller pour pourchasser le mal et trouver une terre d'asile et d'opportunité pour les brétons et les mortels avant de retourner à la table qu'il venait de quitter et où étaient éparpillées quantité de parchemins. Sans un regard de plus vers la mer, il reprit ses rapports sur la menace des Hommes Sorciers qui étaient revenus en Hauteroche et qu'il convenait de purger.
3 Loredas Vifazur 5E 508 à l'Ouest des côtes de l'île mystérieuseCela faisait plusieurs jours que l'expédition cinglait vers l'île mystérieuse à bonne allure, sous un beau ciel bleu.
Ainsi, la fin du voyage, qui n'avait connu aucune embuche jusque là, s'annonçait de tout repos. Mais alors que le soleil allait se coucher, les vigies signalèrent des nuages de tempêtes droit devant la flotte. Lorsqu'il en fut informé, Andariel demanda à ce qu'ils essayent de contourner l'orage qui menaçaient mais qu'ils se tiennent prêt à l'endurer si nécessaire.
Ils se dirigèrent alors vers le sud-est toute voile dehors afin d'essayer d'éviter la tempête et il leur sembla qu'ils avaient réussis jusqu'à ce qu'elle ne les touches de plein fouet.
4 Sundas Vifazur 5E 508 au Sud des côtes de l'île mystérieuse Ils furent ballotés dans les vagues tels des fétus de paille des heures durant jusqu'à ce que le souffle de Kyne se calme et qu'ils vissent poindre à l'horizon le soleil d'un nouveau jour.
Alors que tout ceux qui avaient survécus monté sur le pont des bateaux, soulagé et heureux d'être encore en vie, la vigie se fit entendre :
-Terre ! Terre à bâbord capitaine ! '' cria-t-il.
Aussitôt, Andariel déploya sa lunette pour vérifier ces dires avant d'ordonner, un sourire sur le visage, de cingler à pleine voiles vers le nord.
Ils arrivèrent alors que le soleil n'avait pas encore eu le temps de monter haut dans le ciel et arrivèrent en vue d'une plage de sable jaune à l'aspect accueillant qui se découpait sur un paysage de collines lointaines et de plaines et qui laissait un fleuve puissant se déverser dans les eaux de la mer de Topal.
Andariel, d'un commun accord avec les capitaines de la Garde qui l'entouraient, décida de mouiller près de ces côtes amènes un jour ou deux, le temps que tous récupèrent des émotions de la nuit écoulée.
Ainsi, les serfs et de nombreux gardent purent se rendre à terre pour prendre un repos bien mérité.
Néanmoins, le bréto-dunmer ne tarda pas à envoyer des éclaireurs à cheval par groupe de quatre sur l'île pour décider du meilleur endroit où établir le camp fortifié et mettre en œuvre le stratagème imaginé par Gaëlyr pour pallier le manque de temps et de ressources auquel ils devraient sûrement se mesurer.
De plus, il envoya un bateau longer la côte vers le Nord-Est pour repérer un éventuel autre fleuve dont les eaux seraient moins troublées.
Lorsque les éclaireurs revinrent le soleil était au zénith et le bateau qu'Andariel avait missionné était revenu. Leur rapport n'indiquait rien de concret car la route à faire eut été trop longue pour qu'ils rentrent dans les délais impartis, mais il semblerait qu'il y ait effectivement un autre fleuve au Nord-Est qui paraissait grand et assez calme. La plaine quant à elle cédait rapidement le pas à une vaste lande brumeuse d'où sortaient de terre de nombreux rochers où apparaissaient à intervalles réguliers d'immenses crevasses.
Andariel et ses capitaines étudièrent les rapports des éclaireurs jusque tard dans la nuit, laissant la Garde établir un périmètre de sécurité tandis que les cinq navires, sentinelles immobiles, sommeillaient sur les flots.
5 Morndas Vifazur 5E 508 sur la côte Sud de l'île mystérieuse Lorsque le jour arriva, Andariel prit la décision de faire remonter le fleuve aux embarcations pendant que les éclaireurs les devançeraient, montés sur des chevaux frais.
Après plusieurs heures de voyages et plusieurs allés retours, les cavaliers firent part aux navires d'une immense berge rocheuse au nord de leur position, très loin vers la source du fleuve, où Andariel pourrait mettre le plan de son maître à exécution. Leur rapport évoquaient de colossales montagnes au loin, vers une autre source du fleuve, d'où il serait probablement impossible d'avancer une fois à terre.
Lorsqu'ils l'eurent atteint, tous les passages, bêtes comprises, furent débarquées en même temps que leurs possessions et que tout ce qui était entreposé à bord, de plus les mats furent démontés et soigneusement entreposés sur la berge, près d'une saillie rocheuse.
Mais puisque la nuit tombait, ils prirent le parti de ne pas commencer avant le lendemain.
Ils dormirent paisiblement sous les étoiles, protégés par la Garde et les feux rassurants qu'ils avaient allumé tout autour du camp pour pouvoir le protéger de toute intrusion inopinée.
6 Tirdas Vifazur 5E 508 près des Montagnes du Centre Après un petit déjeuner frugal pris sur les dernières provisions, les ouvriers se mirent rapidement au travail. Aussitôt les bêtes, dix taureaux qu'un mage devait ensorceler pour les faire obéir, ainsi qu'une vingtaine de chevaux de traits, furent attelés à l'un des navires. Lorsque le mage le leur ordonna, l'attelage se mit en branle et réussit à tirer leur fardeau hors du fleuve. Sans attendre, des serfs accolèrent des poutres à la coque du bateau pour l'empêcher de basculer tandis que plusieurs mages d'altération conjuguaient leurs forces pour jeter un sort sur le bateau afin de le rendre plus léger.
Alors que les bêtes étaient libérés un temps, les menuisiers commencèrent un étrange manège. Ils sortirent des sortes d'espars du bateau et les fixèrent entre travers de lui tels les axes de roues. Lorsqu'ils eurent finit, l'embarcation ressemblait au fils bâtard d'un bateau et d'une carriole. Afin de ne pas gêner les travaux suivants, deux taureaux et quatre chevaux l'éloignèrent du chantier improvisé.
La matinée finie, seul l'un des cinq navires était encore intact et le quatrième était en cours de transformation. Ils continuèrent le travailpour finir peu avant la nuit la transformation des deux derniers bateaux en carrioles.
7 Middas Vifazur 5E 508 en vue des Montagnes du CentreLorsque le jour fut levé, l'expédition prit le dernier repas prélevé sur les provisions qu'ils avaient constitués à leur départ de Senchal, après cela il faudrait chasser et cueillir pour se nourrir.
Lorsque ils eurent fini, on attela deux taureaux et huit chevaux à chaque ''carrioles'' pleines des Gardes et des Serfs de l'expédition.
Dans chacune d'entre elles, plusieurs mages se relayaient pour permettre aux étranges véhicules de se mouvoir sans encombres.
Peu après onze heures passées la caravane dût s'arrêter pour éviter aux mages de mourir d'épuisement, ce qui permit aux bêtes de se reposer également.
Après deux heures de sommeil réparateur, leur voyage put reprendre.
Lorsque la nuit tomba, le convoi avait fait une pause et pouvaient apercevoir à la lunette des plaines d'apparence fertile ainsi qu'une zone fortement boisée qui leur serait d'une grande utilité qui annonçaient tous deux la fin des collines qu'ils traversaient en ce moment.
Cette nuit encore, rien de notable n'arriva, mais la surveillance des Gardes ne se relâcha pas pour autant et c'est en se sachant en sécurité que le reste des Gardes et des Serfs put dormir.
8 Turdas Vifazur 5E 512 près des plaines ouest après les Montagnes du CentreIls reprirent leur route en début de matinée et arrivèrent à midi non loin d'une saillie rocheuse qui jaillissait de terre près de la montagne, avec une grotte qui s'enfonçait dans la roche. La plateforme surplombait la plaine et jouxtait une forêt de pins et de chênes qui recouvrait ce versant de la colline et descendaient un peu dans l'étendue plane avant de disparaître à moins d'une centaine de mètres de ce site. Andariel mena le premier et le plus gros des bateaux en haut de la saillie et le vida avant de le retourner, en faisant ainsi une demeure semblable à Jorrvaskr. Il répéta ensuite le processus de façon à ce que les autre navires forment un cercle autour de ce promontoire rocheux.
Ainsi, et en moins d'une journée, la Garde disposait d'une demeure et d'un entrepôt ainsi que d'une position à tenir et où se réfugier, deux écuries où pouvaient loger les bêtes et deux casernes où se répartissaient les près de cents soldats.
De plus, leur site leur garantissait des champs à peu de distance, où la quinzaine de serfs paysans de l'expédition pourrait exercer leur métier, ainsi que d'une réserve de bois plus que suffisante à proximité, sans compter les quelques arbres que l'on pouvait voir à flanc de montagne.
De plus, la montagne qui se trouvaient non loin leur permettrait d'extraire roche et minerais en tout genre, sans compter la grotte qui sous leur refuge, et les rivières étaient suffisamment proche pour que l'eau ne soit pas un problème, la plupart de modestes tailles venaient tout de même se jeter dans un lac qui se trouvait dans la forêt près du camp.
Du point de vue d'Andariel et des émissaires du Haut-Roi, il y avait tout ici pour faire une colonie florissante, pour peu que personne ne vint les en déloger. Mais c'était peu probable, après tout attaquer les émissaires brétons reviendrait à attaquer Hauteroche tout entier, ce qui aurait pour but de mobiliser Lenclume contre ces agresseurs, qui ne pouvaient être que l'Alliance ou les Elfes, et donc de plonger Tamriel tout entier dans la guerre.
Après ces trois semaines, la palissade était achevée et s'ancrait dans une solide base de pierres taillées. La moraille était constituée de poutres de bois très épaisses et soutenue par des madriers imposants. Sur tout son pourtout courait un chemin de ronde et six postes de guets. De plus, les traveaux qu'avaient engagée la garde sous la direction de contremaîtres, de mineurs et de tous les corps de métiers représentés commençait à porter ses fruits et les entrepôts souterrains se garnissaient peu à peu de victuailles et de matières premières, exclusivement de la pierre, Andariel en ayant fait son premier objectif et ce jusqu'à ce que tout les bâtiments puissent être remplacés par des édifices de pierres plus faciles à défendre et plus salubres, qui aurait pour second avantage de librérer deux des bateaux afin de cartographier le pourtour de l'île et de préparer une seconde vague de colons, ainsi que pour repérer d'éventuelles menaces.
L'ensemencement serait bientôt terminé, mais il faudrait attendre quelques mois avant de voir s'élever suffisamment de céréales pour s'en nourrir, et suffisamment d'arbres fruitiers pour subsister sans dépendre des ressources de l'île.
Malgré tout, les bois étaient giboyeux et les eux riches en poissons, donc ils devraient pouvoir survivre ces longs mois qui les mettraient à l'écart du danger.